30.4.11

LA FIDÉLITÉ DE SES "BERGERS"








L'amour brûlant pour l'Église de Jésus-Christ et "son grand mystère" (Éphésiens 5, 32) fit ses preuves parmi les orthodoxes russes sous les persécutions du régime soviétique alors encore foncièrement athéiste des années vingt et trente du 20° siècle. A l'époque le régime voyait et combattait  en chaque chrétien, et tout particulièrement en ses représentants officiels, la "classe ennemie". Plus tard encore la foi chrétienne put se maintenir  à travers les dures années de la deuxième guerre mondiale, ceci grâce à la  tradition vieille de plusieurs siècles dans l'Église orthodoxe russe de soutenir ses fidèles dans leur effort de survie. Selon les desseins de la Providence, la fidélité de ces "bergers" fut récompensée lorsqu'en 1943 ils furent autorisés à nommer un patriarche, à réinstituer un code de vie monastique et à fonder des facultés de théologie. Il leur fut aussi accordé de rétablir des contacts avec les autres Églises orthodoxes ainsi qu'avec les Églises chrétiennes occidentales en général.

Gerd Stricker, historien et journaliste allemand,
in "Das heilige Russland, 1000 Jahre russisch-orthodoxe Kirche"
(traduit de l'allemand)

28.4.11

MÉNAS, MARTYR COPTE



Le Christ et le saint moine copte Abba Ménas, 4° s.


Le terme "copte" signifie "égyptien" et désigne les chrétiens du patriarcat d'Égypte qui se séparèrent en 451 à la suite du concile de Chalcédoine. L'isolement de cette Église fut accentué par l'occupation arabo-musulmane qui ordonna en 722 la destruction de toutes les images chrétiennes. La rébellion qui s'ensuivit fit de nombreux martyrs. Cet isolement eut aussi des conséquences sur l'art qui, n'ayant pas subi l'influence byzantine, conserva le style caractéristique de l'ancien art égyptien et syriaque. (Voir à ce sujet le message intitulé "Ancêtre de l'icône, portrait de momie")
Le moine copte abba Ménas est un saint national en Égypte. Son nom est l'anagramme du mot amen, par lequel la Vierge Marie aurait répondu à la prière de la mère de Ménas qui demandait la grâce d'enfanter un fils. 
Il se retira au désert et prêcha Jésus-Christ aux idolâtres. Il mourut décapité. Sa tombe était déjà au 4°siècle un lieu de pélerinage. 

Antonella Gallino, historienne de l'art
in " Icônes et Saints d'Orient", 
directeur de publication: Alfredo Tradigo

"DÉJÀ-ET-PAS-ENCORE"



Trône de l'Hétimasie, 14°s.,  Athènes


Le trône vide, prêt pour le Jugement dernier, acte ultime et conclusif de l'histoire humaine, est une image intensément évocatrice du "déjà-et-pas-encore". L'image de la Préparation du trône (Hétimasie) se trouve au dos d'icônes d'un autre sujet, par exemple au revers de la célèbre icône Mère de Dieu de Vladimir. Il s'agit du trône où siégera le Christ pour le Jugement dernier. Sur ce trône sont posés le manteau du Christ Juge et un livre ouvert: "Venez, les bénis de mon Père, car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger" (Matth. 25, 34-35). 
Derrière l'autel se dresse une croix à laquelle est accrochée la couronne d'épines et sont appuyés la lance et le roseau avec l'éponge imbibée de vinaigre; et sur la marche de l'autel sont posés un vase et des clous. Deux chérubins effleurent de leurs ailes ouvertes le trône de l'Hétimasie. 


Sonia Serra, recherche iconographique
in "Icônes et Saints d'Orient", 
(guide dirigé par Alfredo Tradigo et traduit de l'italien par Dominique Férault)

25.4.11

RESTAURATION DE L'HUMANITÉ



Monastère Ste Catherine, Sinaï;  (en bas:)
St Laurent de Rome, St Martin de Tours, St Léonard de Noblac



La Mère de Dieu est la protection des vivants et des morts, le repos, la gloire et la joie de ceux qui ont le bonheur de compter sur son secours. Elle soutient la création. Au-dessus des puissances célestes, elle dirige les hommes vers le monde, vers ceux qui peinent et qui souffrent. Donjon et forteresse inexpugnable, soutient des prêtres, elle reçoit et oriente leur prière. Source de vie, elle intercède pour nous auprès de l'Esprit Saint. Au carrefour du salut, elle assume un rôle primordial dans la restauration de l'humanité, restauration actualisée par l'Homme nouveau - le Dieu-homme - qu'elle donne au monde.

Michel Quenot, lecteur universitaire et prêtre orthodoxe
in "La Mère de Dieu, joyau terrestre, icône de l'humanité nouvelle"

24.4.11

LES SERVITEURS DE DIEU



Deesis du monastère Vatopaidi, 10°s., Mont Athos


La  deesis la plus simple, à trois figures, remonte aux premiers siècles de l'art byzantin, à partir de la chute de l'empire romain d'Occident, en 476.
Le Christ se tient debout ou siégeant en trône au centre, avec à sa droite la Mère de Dieu de l'intercession, première servante de la nouvelle Alliance, et à sa gauche saint Jean-Baptiste, dernier serviteur de l'ancienne Alliance.  
Le fond d'or des icônes représente la lumière incréée dans laquelle sont plongés les corps transfigurés du Christ et de ses saints qui vivent dans une dimension éternelle.

"Si la contemplation selon l'intellect avait été satisfaisante, il aurait suffi que le Verbe vienne parmi nous intellectuellement"

Saint Théodore Stoudite, 759-826, moine et hymnographe du monastère Stoudion, Constantinople.

23.4.11

"JE SUIS CELUI QUI SUIS"



Le Christ Pantocrator, vers 1670, Moscou


Le Christ adulte, bénissant et tenant un évangile ouvert ou fermé, est l'un des plus anciens types d'icône, qui témoigne de l'historicité de l'incarnation contre les hérésies des premiers siècles. L'icône du Christ Pantocrator, c'est-à-dire du Seigneur, ou Souverain, est l'image même de la victoire de la foi orthodoxe.
L'auréole crucifère, qui porte les lettres grecques signifiant "Celui qui est", nimbe le visage d'un halo mystique, à l'or vibrant et palpitant dès qu'il est éclairé par la lueur tremblante des cierges ou des lampes à huile.
Dans le geste de la bénédiction sacerdotale, les doigts de la main droite forment le monogramme de Jésus-Christ: IC XC.
Le livre est ouvert au passage de l'Évangile où il est annoncé que, au jour du Jugement dernier, le Christ reconnaîtra les siens à  l'amour qu'ils auront eu pour leur prochain. (Matthieu 25, 34-36).

Sonia Serra, recherche iconographique
in "Icônes et Saints d'Orient", 
(guide dirigé par Alfredo Tradigo et traduit de l'italien par Dominique Férault)


"JE SUIS LA SERVANTE DU SEIGNEUR" (Luc 1, 38)
Marie de Nazareth

22.4.11

LA FORCE DU SEIGNEUR LA SOUTENAIT



L'Époux, fin 18°s., Russie centrale


La Mère de Dieu n'a jamais péché, même par une seule pensée, et elle n'a jamais perdu la grâce, mais elle aussi eut à endurer de grandes afflictions. Quand elle se tenait au pied de la Croix, sa peine était vaste comme l'océan. Les douleurs de son âme étaient incomparablement plus grandes que celles d'Adam lorsqu'il fut chassé du Paradis, parce que son amour était lui aussi incomparablement plus grand que celui d'Adam. Et si elle resta en vie, c'est uniquement parce que la force du Seigneur la soutenait, car le Seigneur voulait qu'elle voie sa Résurrection.

Silouane l'Athonite, 1866-1938, moine du Mont athos, Grèce
in "Starets Silouane" by Archimandrite Sophonite

21.4.11

AUCUN HOMME NE MEURT PLUS SEUL



La Crucifixion,  by Roublev,1500, Moscou


Face à la souffrance, face à toute forme de mal, la seule réponse adéquate est de dire que "Dieu est faible" et qu'il ne peut que souffrir avec nous. Faible, certes, non pas dans sa toute-puissance, mais dans son Amour crucifié...
Sur la Croix le Christ a assumé la mortalité même. La puissance de la mort est dans son autonomie, mais le Christ donne sa mort au Père, et c'est pourquoi en Christ c'est la mort qui meurt: "par sa mort il a vaincu la mort". Dès lors aucun homme ne meurt plus seul, le Christ meurt avec lui pour le ressusciter avec lui.  


Paul Evdokimov, 1901-1970, professeur de théologie orthodoxe, observateur invité au concile Vatican II
in "Une théologie de la vision"

"Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort."

20.4.11

"JOIE INATTENDUE"



La Mère de Dieu"Joie inattendue", 
18°s., Russie

Un homme qui vivait dans le péché avait conservé sa ferveur envers la Vierge Marie. Chaque jour, il la priait devant son icône, répétant les paroles que lui avait adressées l'Ange Gabriel. Un jour, alors qu'il redisait sa prière habituelle, il vit l'icône s'animer: des plaies s'étaient ouvertes sur le corps de l'Enfant-Jésus, laissant couler du sang. Tout effrayé, il demanda à la Vierge: « Qui donc est cause de cela? » Et la réponse de Marie (inscrite sur l'icône) fusa: «Toi et tous ceux qui par leurs péchés ne cessent de crucifier mon Fils. » A cet instant seulement, le pauvre homme prit conscience de ses fautes; son indignité lui sauta aux yeux. Il resta longtemps en prière en larmes devant le Sauveur et Sa Mère, implorant le pardon.Non seulement le pardon lui fut accordé, mais il eut aussi la joie inattendue du repentir et du salut.


D'après le récit de Dimitri, évêque de Rostov, 1651-1709
in "Le voile couvert de roses

19.4.11

MARIE ET LA TRAGÉDIE HUMAINE



Crucifixion, fresque 12°s.,
église Saint Héraclide, Chypre 


Jusqu'à la fin des temps, Marie communie quotidiennement à la tragédie humaine assumée par son Fils sur la Croix, réalisant pleinement la parole: "Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix chaque jour, et qu'il me suive" (Luc 9,23). Tout "oui, oui", selon l'injonction de l'apôtre Jacques (Jean 5,12), elle n'a pas connu le péché et rien en elle ne s'est opposé à l'amour. 
(...) Elle aimait intensément son Fils, mais elle aimait aussi d'un grand amour les hommes. Et que n'a-t-elle pas enduré lorsque ces hommes qu'elle aimait tant et pour lesquels jusqu'à la fin elle voulait le salut, crucifièrent son Fils bien-aimé?"

Silouane l'Athonite, 1866-1938
cité par l'Archimandrite Sophrony in "Starets Silouane, moine du Mont Athos"

17.4.11

LA GARDIENNE DE LA PORTE




La véritable "Portaïtissa", environ an 1000,
Monastère d'Iviron, Mont Athos


Les silhouettes de la Mère et de l’Enfant, les inscriptions, sont recouvertes par des plaques d’argent, incrustées de pierres ! Seuls apparaissent encore les deux visages de Marie et de Jésus, mais noircis par la fumée des cierges et l’évolution du vernis.
Ce qui demeure toujours perceptible, c’est comme une cicatrice sur la joue droite de la Vierge, trace d’un vrai coup de sabre l’ayant atteinte et qui aurait provoqué, à l’endroit de la « blessure », un jaillissement de sang…
Cette cicatrice ramène aux périodes d’affrontement violents qui opposaient ceux qui acceptaient les icônes comme appuis de leurs prières et ceux qui les refusaient, parce qu’occasion d’idolâtrie. 
La tradition enseigne qu’une pieuse veuve, à Nicée, craignant d’autres profanations pour son icône déjà "blessée", aurait préféré la jeter à la mer (la fureur des flots serait moins redoutable que la fureur des sectaires…)…qui la conserva, sans qu’elle en fût abîmée, jusqu’à ce jour où deux moines la retrouvèrent, déposée par les flots sur un coin du rivage. L’ayant recueillie avec émotion, ils la placèrent dans l’église de leur monastère. Le lendemain, tout étonnés, ils constatèrent sa disparition. Ils la retrouvèrent près de la porte d’entrée de l’église!
Nouvelle installation dans l’église. Nouveau déplacement dehors… Et ceci pendant plusieurs jours.
La communauté monastique aurait alors décidé de la laisser "à la porte", puisque ce semblait être son désir.
Un petit sanctuaire fut donc édifié, à cet emplacement, pour y abriter la "Portaïtissa", l’icône de celle qui ne voulait être que la "gardienne de la porte".
Elle resta tout au long des siècles, en grande vénération dans ce monastère qui la fêtait solennellement chaque mardi de Pâques, en l’anniversaire de sa découverte sur le rivage.

Site: Art Sacré Porte du Ciel
Wikipedia, en ligne


*****

Icône par excellence de la Mère de Dieu miséricordieuse, la "Portaïssa", prise dans une plaque de métal précieux car elle a été reconnue miraculeuse, a également été entourée, au long des siècles, d'une grande dévotion de la part du peuple russe. Elle était vénérée à l'égal de la Vierge de Smolensk.

"viens-seigneur-jesus.forumactif.", en ligne

15.4.11

UN SIGNE POUR LES PAUVRES



Mère de Dieu "Portaïtissa"


Au Québec, les catholiques aiment aussi les icônes. Des reproductions de la "Portaïtissa" collées sur bois se sont répandues, par centaines, dans des églises et des familles catholiques.

Et voici que le même miracle, la même huile parfumée, apparaît sur ces innombrables reproductions. L'icône miraculeuse, ses reproductions, parfois simplement les petits morceaux de coton imprégnés de myrrhon  guérissent les corps, mais surtout les âmes, comme Soljénitsyne l'a souligné. " C'est un signe pour les pauvres" a dit à ce propos la Vierge aux jeunes voyants de Medjugorje.
Je vois encore deux significations dans ce miracle. La première, c'est la confirmation du lien étroit qui unit la Mère de Dieu et le Saint-Esprit. Le grec liturgique est ici fort précis: il parle de Panagia, la "toute sainte" et du Panagion, "l'Esprit de toute sainteté".  L'autre signification pourrait être que la Mère de Dieu semble désormais intervenir entre catholiques et orthodoxes pour hâter la recomposition de l'unité chrétienne.

Olivier Clément, théologien orthodoxe
France catholique du 30 mai 1986

mariedenazareth.org, en ligne

14.4.11

DE L'INCARNATION À LA TRINITÉ



Louange acathiste de la Mère de Dieu
16°s., monastère de la Dormition, mont Athos,
puis Saint-Pétersbourg


On ne connaît pas avec certitude l’auteur de l’Acathistos, ni sa date de composition. L’Acathiste aurait été chantée en remerciement à la Mère de Dieu pour la libération de Constantinople assiégée en 626. Certains l’attribuent à Romanos le Mélode, mort vers 560 ;  d’autres en font même remonter la composition au Vème  siècle pour la fête de l’Annonciation. Cette fête célébrée dès avant le concile d’Éphèse proclamant Marie Mère de Dieu, théotokos,  n’avait pas un caractère exclusivement marial : elle était célébrée comme « fête de l’Incarnation » ou « fête de la Racine ». Ainsi, dans l’Acathiste, l’admiration de la maternité divine et virginale de Marie se fait adoration de la Trinité toute-puissante qui, dans sa sagesse, a voulu que le Verbe se fasse chair dans le sein de la Vierge.

Congrégation des Soeurs apostoliques de Saint-Jean
In « L’Hymne acathiste à la Mère de Dieu », en ligne

12.4.11

UN ROI ENFANT SUR LES GENOUX DE SA MÈRE



La Mère de Dieu en trône
avec saint Serge de Radonège et l'ange Gabriel,
15°s.,  Moscou

Les rois mages adorèrent Jésus comme un roi enfant assis sur les genoux de sa Mère, reine siégeant sur un trône: c'est à partir de là que s'est développé le thème de la Mère de Dieu en trône.
Par sa frontalité hiératique, la Vierge en trône avec son Fils se rattache aux images antiques des divinités maternelles égyptiennes, grecques et romaines. Sa solennité exprime bien la définition du concile d'Éphèse (431) qui a affirmé la maternité divine de Marie. l'image de la royauté de la Mère de Dieu trouve sa plénitude à la cour impériale de Byzance, comme exemple de royauté sacrée: la Vierge avec l'Enfant est entourée d'empereurs, de saints, d'archanges. Sur les icônes russes elle est  entourée, selon l'usage, de saints moines ou, comme ci-dessus, de saint Serge de Ragonège implorant bénédiction pour une nouvelle église ou communauté monastique.

Maria Donadeo, historienne de l'art
in "Icônes mariales russes"

11.4.11

SANCTIFIÉE PAR SON CONTACT



Sainte Anne et la Vierge Marie,
1637, Athènes

Les icônes de Marie dans les bras de sa mère sont rares, inspirées des icônes Hodegetria et Eleousa  elles apparaissent à la fin du 13°siècle. Cette icône est une représentation non réaliste mais symbolique montrant ce qui doit arriver, le "déjà-et-pas-encore". Ainsi Marie dans sa taille d'enfant est revêtue exactement du même maphorion pourpre que la Mère de Dieu. L'inscription MP ΘY désigne aussi Marie comme la Mère de Dieu. Elle tend à sa mère un lys, symbole de pureté. Le réseau de minces rehauts d'or (cliquez sur l'image pour l'agrandir) qui éclairent les mains d'Anne  indiquent qu'elles sont sanctifiées par le contact avec la Mère de Dieu. 

Antonella Gallino, rédaction
in "Icônes et Saints d'Orient", by Alfredo Tradigo

9.4.11

DE LA TENDRESSE



Mère de Dieu Eleousa, 15°s., Novgorod


La Mère de Dieu de la Tendresse (Eleousa), variante  de l'icône plus ancienne et plus solennelle de l'Hodegetria, exprime l'intensité du rapport tendre et affectueux entre la Mère et l'Enfant. Marie serre Jésus contre elle et se penche comme pour recevoir un baiser de l'Enfant Jésus, mais cette affection est voilée par la pensée de la future  passion du Christ. Les visages ne sont plus rigidement frontaux mais tournés l'un vers l'autre, les joues s'effleurent  et le Fils s'accroche au rebord du manteau de sa Mère. Ce geste a une signification conjugale: en Jésus et Marie se célèbrent les noces mystiques du Christ et de l'Eglise.
L'Eleousa se diffuse à Byzance et en Russie au 12°siècle.

Antonella Gallino, rédaction
in "Icônes et Saints d'Orient"  by Alfredo Tradigo

6.4.11

LE CHRIST EUCHARISTIE EN MÉDAILLON



Les archanges Michel et Gabriel, 
église des Saints-Archanges,
Monastère de Backovo, Bulgarie


Debout, les bras levés, les paumes tournées vers le ciel: c’est la représentation la plus simple que l’art paléochrétien donne de l‘âme du défunt (souvent un martyr) qui attend du Christ la vie éternelle.  Au 4°-5° siècle, ce type de représentation se transforme en l’image de Marie Vierge orante, dont la prière atteint les cieux. De même que l’impératrice et les dignitaires de la cour de Byzance portaient sur la poitrine un médaillon (signum) représentant le souverain, de même la Vierge Marie porte sur le cœur un cercle qui contient le Christ Emmanuel , elle est la médiatrice  entre Dieu et les hommes ; elle apparaît ainsi sur les monnaies frappées par l’empereur de Byzance :  Mère de Dieu du Signe, selon la prophétie d’Isaïe (7,14)

Stefano Zuffi, historien de l'art, milanais
in "I Dizionari dell'Arte

5.4.11

LE CHRISTIANISME ÉTHIOPIEN



Fête copte de la "Sainte Lumière de la Résurrection"
Chapelle du Saint-Sépulcre, Jérusalem
Photo: "panorama" avril 2011


1959 représente une date clef dans l'histoire de l'Eglise éthiopienne. En effet, l'Ethiopie fut un simple diocèse rattaché au patriarcat d'Alexandrie jusqu'à cette date et, donc, théoriquement, l'Eglise éthiopienne à proprement parler n'existait pas. Les autorités ecclésiastiques du pays n'étaient supposées être qu'un appendice de l'Eglise copte, se référant aux mêmes textes, présentant le même visage et les mêmes réalités religieuses que son aînée. Le seul évêque de l'Ethiopie était un Egyptien nommé par le patriarche d'Alexandrie et envoyé dans le pays afin d'assurer son rôle de transmetteur du sacré : il ordonnait les prêtres éthiopiens et il sacrait le négus, l'empereur d'Ethiopie. Théoriquement donc, le clergé éthiopien représentait l'Eglise copte dans ce lointain diocèse, sans avoir une existence propre. La réalité historique et religieuse était tout à fait différente. Du fait de son éloignement des autres pays chrétiens du Proche-Orient et de son isolement dû à la poussée musulmane, l'Ethiopie développa un christianisme original, nourri par sa propre histoire. Ce particularisme éthiopien, sur le plan religieux, prit toute son ampleur lors de la décision du patriarcat d'Alexandrie en 1959, sur les demandes répétées des autorités ecclésiastiques éthiopiennes depuis plus d'un siècle, d'accorder le droit à l'Ethiopie d'élire son propre patriarche et, ainsi, d'accéder à l'autocéphalie, autrement dit à l'indépendance religieuse.

Stéphane Ancel, chercheur à l'Institut des Langues et Civilisations Orientales 
et au Centre français des études éthiopiennes
Wikipedia, en ligne

4.4.11

VOICI MA FOI



Fête copte de la "Sainte Lumière de la Résurrection"
Chapelle du Saint-Sépulcre,  Jérusalem
photo "Panorama" avril 2011

Pour comprendre ce que représente l'icône  pour les chrétiens orthodoxes, il suffit d'entrer dans une église de rite byzantin: devant les images sacrées, éclairées par des lampes et des cierges, tous les fidèles s'agenouillent, font le signe de la croix (le pouce, l'index et le majeur réunis, pour représenter la Trinité) et embrassent les icônes du Christ, de la Mère de Dieu, des saints locaux. L'icône est un signe de la présence de Dieu et la concrétisation la plus simple et la plus immédiate de la conception de l'Eglise que se font les peuples byzantins et slaves; devant l'icône, chaque fidèle peut dire: "Voici ma foi, ce en quoi je crois, les personnes divines et les saints rendus visibles par des formes et des couleurs."

Antonella Gallino, rédactrice
(Alfredo Tradigo, éditeur chez Hazan)
in "Icônes et saints d'Orient"